Chapitre 1: J.E.E.P

- 1983, un soir de neige au Canada, il était je crois 19h, je ne sais plus exactement, mais il faisait nuit. J'étais en service de surveillance dans ce petit village. Une voiture arrive avec un homme très froid et bizarre. Dans le village, je connaissais tout le monde, vraiment tout le monde, mais je peux t'assurer que cette personne-là, je ne l'avais jamais vue. Il se gare et je passe au contrôle; je lui demande ses papiers et son permis. Il me donne tout et tout est en règle, mais j'avais ce moment pressentiment de flic, donc je lui pose quelques questions en commençant par : "Vous habitez ici ?" Il me dit que oui, mais je suis sûr de ne jamais l'avoir vu. Il me semblait très fatigué et essoufflé, alors je lui laisse le droit de passage; de toute façon, il était tout en règle. En rentrant chez moi, cette histoire me travaillait. Je sentais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Je vais voir dans les archives de personnes disparues ou d'affaires criminelles et aucun visage ne lui ressemblait, mais j'avais cette intuition qu'il y avait un truc qui n'allait pas, tu vois. Je continue de chercher un peu partout dans tous les papiers de police; même ma propre femme me demande si je vais bien. Elle ne m'avait jamais vu dans des recherches comme ça. Un soir, en surveillance de nuit, je le recroise comme tous les soirs. Un soir, je décide de le suivre et effectivement, il a une maison et il m'a l'air d'avoir une femme et des enfants, alors selon moi, tout va bien. Et je laisse cette affaire couler...

{Téléphone sonne}

- Oui, bonjour, vous êtes au commissariat de police, que puis-je faire pour vous ?

- Venez vite, s'il vous plaît. (pleure au téléphone)

{Bip Bip Bip !}

- Mon cœur, gros bisous, j'ai une intervention, je t'aime fort !

- Au revoir, papa !

- Je t'aime fort aussi !

Je cours à ma voiture, j'allume les gyrophares et je pars en direction du point GPS. Une fois arrivé sur les lieux, une dame pleure et cinq de mes collègues sont autour. La dame n'arrête pas de dire sans arrêt : "Allez voir, allez voir dans la maison." La maison est celle de la personne mystérieuse que je voyais le soir; je savais que mon mauvais pressentiment était juste. En rentrant, on voit le corps d'une femme et d'un enfant morts. La femme a eu neuf coups de couteau et l'enfant a été jeté contre le mur; on voit le sang qui a coulé sur le mur. Une lettre est posée sur la femme.

La lettre dit :

Je sais que vous allez vite trouver cette lettre, ce ne sont pas les premières personnes que vous verrez dans cet état-là. Plus vous me cherchez, plus vous me trouverez; je serai préparé pour le pire. Ma femme et mon enfant ont été un des plus grands plaisirs que j'ai eu à tuer. Leurs cris et les excuses seront toujours dits au moment où la peur vient. La vie d'aujourd'hui est si triste que les excuses doivent être sorties par la peur. Nono.

- Max, mets-moi ça en test ADN si possible et regarde s'il n'y a pas des trucs dans la maison qu'on n'a pas vus ou des empreintes.

Oui, je suis chef de police et je gagne très bien ma vie, Max est comme mon bras droit, la personne sur qui je peux compter. Les autres s'occupent de fermer les lieux pour que personne ne vienne.

L'affaire prend vite les réseaux et la télé, et beaucoup de journalistes viennent me poser plein de questions.

En une semaine, aucune avancée sur l'affaire, et cela m'agace à un tel point. Jusqu'à aujourd'hui à 16h35, un appel de Max :

- Allô chef ?

- Oui ? Que se passe-t-il, Max ?

- Écoute, il faut que tu viennes au garage auto, il a quelque chose sur les caméras, ça peut t'intéresser !

- J'arrive de suite.

Je raccroche et cours mettre mon uniforme pour partir.

- Et mon cœur ? Tu vas où comme ça, là, en courant ?

- Chérie, j'ai enfin peut-être une trace !

- Oh, trop bien, mon cœur, fais attention à toi ! Je m'occupe de coucher la petite !

- Nickel, merci, gros bisous !!

Je cours vers la voiture et fonce, gyrophare allumé. Une fois arrivé sur les lieux, je visionne les caméras.

On voit l'homme partir de la maison, jeter quelque chose dans les buissons et partir avec une Jeep noire immatriculée FU472KG en direction nord-est.

- Merci Max pour tes recherches, tu peux te reposer, les autres collègues vont venir inspecter le buisson ou d'autres trucs qu'on n'a sûrement pas vus, je m'occupe d'appeler le laboratoire.

- Bonjour, laboratoire d...

- Police, vous avez quelque chose avec le couteau et les habits ?

- Non , je suis désolé, on n'a que des traces des victimes.

En même temps, les autres collègues m'appellent.

- Oui, que se passe-t-il, vous avez quelque chose ?

- C'était un piège ! Tout a explosé, on a perdu Noa ! On a perdu Noa !!

- Quoi !! J'arrive sur place !

Je range mon téléphone et je pars à la maison du fameux Nono.

Arrivé à la maison, je vois tout ce qui a explosé et les pompiers sur place.

- Comment ça a pu exploser ?

- Il a touché l'appareil dans le buisson qui était dans un sachet, et ça a fait une pression dessus, qui a créé un contact et fait tout exploser...

- Appelez les démineurs, il y a peut-être encore des bombes, sortez tous du terrain !! On ferme tout ça ! Yanis, fais une recherche sur l'immatriculation FU472KG.

J'appelle la famille de Noa, et cela me brise le cœur de les entendre hurler et pleurer. Mais ça, c'est mon travail, je n'ai pas le choix.

- Chef, la Jeep a été aperçue à Tonolarcam, à 10 minutes d'ici, me dit Max en m'appelant.

- Écoute, prends ta voiture et un collègue avec toi, va voir ce qui se passe là-bas. Je m'occupe de la famille de Noa, je reviens te rejoindre après. Si tu as quoi que ce soit, tu m'appelles et je ramène l'hélicoptère.